samedi 17 octobre 2009

Noël ?


Certains affirment que Noël est une bonne chose en soi, mais qu’elle a été pervertie par le matérialisme et le manque de maîtrise de soi. Ils exhortent les gens à “rétablir la signification religieuse de Noël”, c’est-à-dire la célébration de la naissance du Christ. Mais Noël est-elle vraiment liée à la naissance de Jésus ?

“Avant toute autre chose, il faut noter que malgré les efforts d’innombrables historiens, on n’a encore jamais démontré quel jour (...) Christ est né.”

La Bible ne dit rien sur la date de naissance de Jésus. Les écrits des “pères de l’Église” ne sont pas d’accord sur cette question. Clément d’Alexandrie (des deuxième et troisième siècles de notre ère) fait allusion à certains qui croyaient que Jésus était né un 19 ou 20 avril. D’autres préfèrent le 20 mai. D’autres encore ont choisi le 1er ou le 6 janvier, le 21 ou le 28 mars, pour ne citer que quelques dates avancées. Selon l’Encyclopédie catholique, “il n’y a pas un seul mois de l’année qui n’ait été choisi par des autorités respectables pour fixer la date de la naissance du Christ”.

Cela n’a-t-il aucune importance pour vous ?

N’est-il pas évident que si Dieu avait voulu que son peuple célèbre la naissance de Jésus Christ il en aurait fait consigner la date dans la Bible ? Rappelez-vous que la Bible renferme la date de la Pâque, qui est celle du mémorial de la mort du Christ (Exode 12:6, 14 ; 1 Corinthiens 11:23-25 ; Luc 22:7-20). Il est manifeste que Dieu ne désirait pas que l’on célèbre la naissance de son Fils Jésus. Il n’est donc pas surprenant de lire dans une encyclopédie (The New Schaff-Herzog Encyclopedia of Religious Knowledge) : “Il n’y a aucune preuve historique que le jour de la naissance de notre Seigneur ait été célébré durant la période apostolique ou les années qui l’ont suivie.”

Pourtant, les Églises de la chrétienté ont décidé de la célébrer. En 354 de notre ère, la plupart des Églises ont choisi le 25 décembre comme date de la naissance de Jésus. Pourquoi ?

Les savants fournissent deux explications du choix du 25 décembre. La première voudrait qu’il résulte du calcul effectué par un certain Hippolyte, au troisième siècle de notre ère, selon lequel Jésus serait mort le 25 mars et aurait été conçu trente-trois ans plus tôt. Si l’on ajoute neuf mois à cette dernière date, on arrive au 25 décembre pour la naissance de Jésus.

Selon la deuxième opinion, la date du 25 décembre aurait été choisie parce que ce jour-là les païens célébraient “la naissance du Soleil invincible”, le Brumalia romain. Ce jour faisait suite aux Saturnales (du 17 au 24 décembre), à l’époque du solstice d’hiver. C’est à ce moment-là de l’année que les jours commencent à allonger. Les Romains païens croyaient que Mithra, le dieu-soleil, remportait la victoire sur les ténèbres de l’hiver. Selon la Nouvelle encyclopédie catholique, ce point de vue “reste l’explication la plus plausible du choix de la date de Noël”.

À propos du 25 décembre, on peut lire dans le livre L’histoire de Noël :

“C’était en particulier le jour de fête le plus important de a religion mithriaciste qui parut, pendant un temps, rivaliser avec la foi chrétienne en tant que religion d’État de l’Empire romain. (...) L’observance du 25 décembre par les mithriacistes a sans doute influencé les autorités de l’Église quand elles ont décidé de fixer la date officielle de la naissance de notre Sauveur au 25 décembre.

“Choisir le 25 décembre comme date officielle de la Nativité consistait donc à adapter, pour servir le christianisme, une fête immémoriale et observée dans le monde entier.”

Le professeur A. H. Newman explique que les chefs religieux catholiques jugèrent approprié de faire “coïncider la naissance du Fils de Dieu avec celle du soleil”. La date de Noël résulte donc d’un compromis avec le culte païen du soleil.

Que faut-il penser des “joyeuses coutumes” rattachées à Noël, telles que l’arbre illuminé et décoré de guirlandes multicolores, du houx, du gui, de la bûche de Noël et de l’échange de cadeaux ? Sont-elles chrétiennes ?

Le professeur E.Lehmann écrivit dans l’Encyclopédie de la religion et de l’éthique : “La plupart des coutumes de Noël qui ont court actuellement en Europe, ou qui viennent du passé, ne sont pas d’authentiques coutumes chrétiennes, mais des coutumes païennes qui ont été absorbées ou tolérées par l’Église. (...) La fête de Noël a hérité ces coutumes essentiellement de deux sources : du paganisme romain et teuton.” Certaines coutumes viennent même de la Babylone antique.

Malgré cela, les Églises de la chrétienté continuent de célébrer Noël chaque année. L’origine de cette fête ne semble avoir aucune importance à leurs yeux. Apparemment, tout ce qui compte, c’est qu’il s’agit d’un moment de gaieté qui passe maintenant pour être chrétien. Répondant à une lettre qui avait été adressée aux Chevaliers de Colomb à propos de cette question, un prêtre catholique écrivit :

“L’évolution d’objets ou de fêtes utilisés ou célébrées sous une certaine forme du culte païen n’a aucune importance. Quand l’Église entreprend une œuvre missionnaire parmi un peuple, elle emprunte ordinairement ce qu’il y a de bon dans ses coutumes et dans ses habitudes, et elle lui donne une nouvelle interprétation à la lumière des enseignements du Christ. Si dans le passé quelque chose a été associé à l’erreur, l’Église donne une nouvelle instruction à ce peuple selon la révélation chrétienne et confère à l’objet ou à la coutume une nouvelle signification pour l’avenir.”

Acceptez-vous un tel raisonnement ?

L’origine de Noël n’a-t-elle vraiment “aucune importance” ? Une Église peut-elle ‘donner une nouvelle interprétation’ à quelque chose qui est païen et ainsi le rendre acceptable à Dieu et à Christ ? Que dit la Bible à ce sujet ?

Considérez le cas des Israélites que Dieu libéra de l’esclavage en Égypte et conduisit dans le “pays promis” de Canaan. Durant leur séjour en Égypte, les Israélites s’étaient familiarisés avec de nombreuses coutumes religieuses de ce pays. Les Cananéens, les habitants de leur nouveau pays, avaient, eux aussi, de nombreuses traditions religieuses. Que se serait-il passé si les Juifs avaient adapté certaines pratiques religieuses des Égyptiens et des Cananéens au culte de YaHWeH, le vrai Dieu ? YaHWeH aurait-il considéré que cela n’avait aucune importance aussi longtemps que le culte pratiqué l’honorait ?

Voyez l’opinion de Dieu à ce sujet en lisant Deutéronome 12:30, 31, où il est dit : “Prends garde à toi, (...) de peur que tu ne te renseignes au sujet de leurs dieux, en disant : ‘Comment ces nations servaient-elles leurs dieux ? Et moi, oui, je ferai de même.’ Tu ne devras pas faire ainsi à l’égard de Yahweh, ton Dieu.” Rappelez-vous comment Dieu a manifesté sa désapprobation envers la nation d’Israël quand ses membres adoptèrent le culte idolâtrique du veau pratiqué par les Égyptiens. Ils eurent beau affirmer que le veau représentait YaHWeH et que c’était en réalité “une fête pour Yahweh”, Yahweh dit à Moïse : “Ton peuple (...) a agi d’une manière désastreuse.” Exode 32:4, 5, 7.

Il serait bien que tous réfléchissent sérieusement à cette question. À propos des pratiques religieuses païennes, les chrétiens ont reçu ce commandement : “Ne touchez plus à la chose impure.” (2 Corinthiens 6:17). La Bible donne cette autre exhortation : “Vous étant défaits du mensonge, parlez avec vérité, chacun de vous avec son prochain.” Éphésiens 4:25.

Désirez-vous obéir à ces commandements bibliques ?

Pourriez-vous y obéir tout en participant à une célébration dont l’origine païenne est reconnue et qui suggère une date erronée pour la naissance de Jésus Christ ? Si vous agissiez ainsi, cela ne signifierait-il pas que vous aimez le plaisir plus que Dieu et sa vérité ? 2 Timothée 3:4 ; Romains 1:25.

Noël peut être une épreuve pour beaucoup. Ils savent que cette fête est teintée de paganisme et qu’elle déplaît à Dieu, mais leur famille, leurs amis ou leurs voisins y attachent beaucoup d’importance. Ils peuvent être l’objet de pressions très fortes pour les inciter à ‘faire comme tout le monde’.

Cette année, qu’indiquera cette épreuve ?

Démontrera-t-elle à tous ceux qui vous observent que votre amour pour Dieu l’emporte sur votre désir de plaire aux hommes ? N’oubliez pas que selon la Bible, c’est Yahweh Dieu que vous devez aimer et craindre par-dessus tout. Matthieu 22:37 ; Ésaïe 8:13.

Et les enfants ?

N’est-ce pas cruel de les priver de la joie que procurent les cadeaux et les divertissements de Noël ? Penser ainsi ne serait pas raisonnable.

Ce n’est pas parce que vous ne célébrez pas Noël que vous ne devez jamais faire de cadeaux à vos enfants ou à quelqu’un d’autre. On peut offrir des présents et se réjouir en famille à n’importe quel moment de l’année.

Pensez aussi aux bienfaits qu’en retirent les enfants. L’année leur offre non pas une, mais de nombreuses occasions de se réjouir. Imaginez leurs cris de joie quand leur père ou leur mère leur fait un cadeau inattendu. Comme ils leur sont reconnaissants ! C’est une nouvelle preuve de l’amour de leurs parents. Et n’est-il pas préférable que leur gratitude aille à la personne qui fait réellement le cadeau plutôt qu’à un Père Noël imaginaire ?

En revanche, les cadeaux annuels faits à l’occasion de Noël n’incitent pas à la reconnaissance. Au contraire, les gens s’attendent à en recevoir. Beaucoup sont même très offensés si on ne leur donne rien, et certains sont souvent très déçus quand on ne leur offre pas ce qu’ils souhaitaient.

Cette année, qu’est-ce que Noël signifiera pour vous ?

Sera-ce l’occasion de démontrer que votre amour pour Dieu et sa vérité est la force la plus puissante dans votre vie ? Ou bien ferez-vous un compromis avec ce que vous savez être condamné par Dieu ? Qu’est-ce que Noël signifiera pour vous ? En réalité, la réponse dépend de vous seul.

Roger Benzaken